Lorsque j’étais enfant et que je vivais au rythme du sport, il y avait ceux que j’aimais pratiquer un peu (comme l’athlétisme), beaucoup (le football, le tennis ou le ski) ou pas du tout (le judo ou la natation). Toutefois, « mon » sport, celui que je préférais et dans lequel j’obtenais de meilleures performances que mes camarades de classe et parfois les joueurs plus âgés, était sans conteste le ping-pong.

Surprendre les néophytes par un service essuie-glace, placer un lift croisé imparable, jouer un revers élégant comme une fente d’escrimeur, claquer un puissant smash au niveau de l’épaule ou remettre des balles défensives à plusieurs mètres de la table ; chaque action ou presque peut procurer d’excellentes sensations. Le ping-pong est un sport où la concentration et l’habileté peuvent l’emporter sur le physique ou l’expérience. Il peut se pratiquer de manière cérébrale ou détendue, en simple, en double, en mixité et dans le fameux format « tournante ». Pendant des heures.

Inscrit à l’Union Sportive du 2e arrondissement de Paris entre 8 et 10 ans, du temps de l’ancien Forum des Halles et des derniers bus parisiens avec ouverture à l’arrière, j’ai pu retrouver le même club deux décennies plus tard lorsque les bureaux d’OSP étaient dans le Sentier. Si mon objectif était une pratique de loisir, le niveau du groupe de compétition dont il m’est arrivé de croiser la route, était sacrément plus élevé. Les services et les effets font alors toute la différence et peuvent rendre les affrontements frustrants. 

Les services sont l’une des spécialités de Félix Lebrun. Avec son frère Alexis, les deux phénomènes montpelliérains, respectivement 17 et 20 ans, sont de bonnes chances de médailles en simple et en équipe lors des Jeux Olympiques de cet été. Actuellement 23e mondial, Alexis s’est illustré il y a un an en triomphant du n°1 mondial Fan Zhendong. Son cadet, pas encore majeur, est déjà 6e mondial et meilleur européen. Les pongistes prodiges attirent sur leur sport magnifique une lumière inédite et donnent envie de ressortir la table du garage au printemps !

Alexis et Félix Lebrun (source : Midi Libre).