Nous nous souviendrons du lundi 4 septembre 2023 comme le jour d’entrée à l’école d’Ulysse en petite section à l’école publique Marthe Niel de Paimpont. Tirant son nom de l’une des pionnières de l’aviation mondiale, née sur la commune il y a 145 ans, l’école est en pleine ascension : alors que les faibles effectifs faisaient peser une menace de fermeture il y a quelques années à peine, la démographie locale s’est inversée et une classe supplémentaire vient d’ouvrir pour maintenir des effectifs inférieurs à 24 par classe. L’établissement a dépassé la centaine d’enfants répartis sur cinq combinaisons de doubles niveaux jusqu’au CM2, l’équipe pédagogique est jeune et déborde de projets, une dynamique amicale de parents organise des temps festifs tout au long de l’année, les élèves bénéficient d’un jour de classe dehors par semaine et sont heureux de se retrouver chaque matin. Que demander de plus ?

Fait inattendu, Ulysse n’était pas le seul concerné par la rentrée des classes ; j’ai moi aussi repris le chemin de l’école ce mois-ci ! Contacté puis sélectionné – de manière également surprenante pour moi – par le programme 10.000 small businesses, j’ai entamé mi-septembre un parcours de quatre mois à l’ESSEC pour combler mes lacunes en stratégie et finance d’entreprise, marketing et juridique. Un condensé de l’école de commerce que je n’ai pas faite plus jeune, concrètement orienté vers la consolidation d’un plan de croissance pour Open Source Politics. Le tout est intégralement financé par la fondation Goldman Sachs, dont la branche philanthropique fait un sacré cadeau aux soixante-quinze dirigeants de PME qui peuplent chaque cohorte. La méthode est rodée : près de 15 000 entrepreneurs ont suivi le même programme aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France depuis trois ans, et deux cursus similaires ouvriront prochainement en Allemagne et en Inde. Si votre profil répond aux critères et la perspective vous intéresse, les candidatures sont ouvertes jusqu’au 8 novembre pour la promotion qui débutera en mars prochain.

Après deux modules intenses, je savoure ma chance d’accéder à la qualité des enseignants de la grande école, à l’explication détaillée des modèles aux acronymes barbares, au suivi individualisé pour m’aider à relever la tête du guidon et définir les décisions stratégiques qui vont permettre à l’équipe d’OSP de surmonter les difficultés de cette année – qui semblent actuellement atteindre tout le secteur de la participation citoyenne numérique en France. La prise de recul intervient notamment dans le partage avec des condisciples confrontés à des problématiques comparables malgré des activités (très) variées, de l’architecture au jeu d’équipe en entreprise en passant par le service aux auto-entrepreneurs, le bâtiment ou le restaurant solidaire qui emploie 80 % de salariés handicapés à Bordeaux pour ne citer que les membres de mon groupe. Résultat en janvier pour mesurer tout ce que l’expérience m’aura apporté au-delà de ce début enthousiasmant.

Entrer dans ce programme, étudier sur un campus à La Défense, s’adapter au langage et aux rites de passage, c’est déjà sortir de ma zone de confort !