J’ai jusqu’ici subi ma relation avec les banques. Mon premier compte a été ouvert par mes parents chez Banque Populaire. J’ai changé d’établissement au début de mes études supérieures grâce à un partenariat avantageux pour les étudiants de Sciences Po avec HSBC, qui constituait l’option la plus logique au moment de partir un an en Chine puisque l’acronyme correspond à « Hong Kong & Shanghai Banking Corporation ». N’ayant pas choisi la voie d’une carrière très lucrative, j’ai été invité trois ans après ma diplomation à trouver une autre enseigne. Sans regrets compte tenu des nombreux scandales attachés au fleuron des banques internationales. J’ai alors jeté mon dévolu sur la banque néerlandaise ING Direct, qui sera elle aussi impliquée dans des affaires de blanchiment, mais dont le service gratuit de banque en ligne correspondait parfaitement à mon usage. En devenant propriétaire – ou, plus exactement, en empruntant pour le devenir – un compte supplémentaire a été ouvert au Crédit agricole. Cette fois-ci, c’est le soutien répété aux énergies fossiles qui fait tâche. Sans mentionner la présence massive dans les paradis fiscaux, comme chez toutes les autres grandes banques françaises.
Le compte d’Open Source Politics est au Crédit Mutuel, une banque qui a récemment pris l’engagement de ne plus financer les nouveaux projets gaziers ou pétroliers. Il doit être possible d’aller un peu plus loin, sans mettre tous ses œufs dans le même panier. Après consultation de plusieurs sources, la solution sera donc de disperser les fonds, pour tester des services différents qui se définissent comme nettement plus ambitieux et vertueux : un compte personnel dans la nouvelle banque engagée pour l’environnement Helios (banque établie en France, mais qui ne propose jusqu’en septembre qu’un RIB étranger) ; un compte joint au Crédit coopératif (banque de l’économie sociale et solidaire, mais rattachée au groupe BPCE) ; et un compte épargne à la Nef (qui a fait ses preuves depuis trois décennies, mais ne propose pas de compte courant). Je m’acquitterai sans doute de plus de frais que par le passé, mais ils financeront les projets écologiques et solidaires dont nous avons tous besoin.