Nous l’avons déjà dit ces derniers mois, l’organisation des Jeux olympiques repose sur un modèle mercantile et une empreinte carbone qui interrogent, mais il reste dans le plus grand événement sportif mondial des symboles qui continuent de nous transcender. La flamme olympique et son relais comptent dans cette catégorie-là. Apparue en 1928 lors des Jeux d’Amsterdam – c’est-à-dire l’olympiade qui a suivi les derniers Jeux parisiens de 1924 – la flamme relie les Jeux modernes aux feux sacrés qui brûlaient en permanence sur l’autel du temple d’Héra dans la Grèce antique. Partie d’Olympie le 16 avril, la flamme 2024 a traversé la Méditerranée à bord du Belem pour rejoindre Marseille le 8 mai. Elle s’envolera pour un tour des territoires ultramarins cette semaine, avant de finir son parcours le 26 juillet face à la Tour Eiffel.
Au milieu de ce grand périple, la flamme a traversé la petite commune de Paimpont ce samedi 1er juin, au cours d’une journée en Ille-et-Vilaine débutée à Saint-Malo et achevée à Rennes. C’est le département a déboursé les 150 000 euros demandés par le comité d’organisation et sélectionné les sites emblématiques du parcours, dont la forêt de Brocéliande. Cela fait des semaines qu’Ulysse et ses camarades des classes de l’école Marthe Niel préparaient ce passage. Confection de médailles, bannière enflammée par leurs dizaines de petites mains colorées, spectacle de cirque et nombreuses activités sportives : ils ont eu beaucoup de chance de vivre, si jeunes et dans leur lointaine campagne, le relais historique de l’esprit olympique.
Une affluence record de plus de huit mille personnes s’est réunie pour accompagner cinq relayeuses et relayeurs dans les rues du bourg de 13h à 13h30, puis participer aux activités organisées par les associations culturelles et sportives locales. Derrière les stands de nos buvettes bénévoles, nous étions fréquemment dépassés par l’affluence. J’ai apprécié que les sponsors publicitaires restent discrets, mais j’ai été surpris de voir autant de forces de l’ordre déployées pour encadrer le cortège, dont les seize gardiens qui entourent les porteuses et porteurs en permanence. Il aurait été difficile d’apercevoir réellement la flamme entre leurs larges épaules si je ne m’étais pas positionné dans un virage. Beaucoup de sécurité pour observer quelques secondes du relais, mais nous retiendrons que son passage fut l’occasion de belles festivités.