Même lorsque l’on n’a pas l’ambition d’organiser les Jeux olympiques, il devient difficile d’équilibrer toutes les contraintes autour d’un événement. Le jeudi 4 avril, l’équipe d’Open Source Politics accueillait une soixantaine de clients et amis dans le centre de Paris pour une succession de conférences de très bon niveau sur les relations entre démocratie et numérique. Pour l’occasion, nous avions fait le choix d’un retour exclusif au présentiel. Après tout, l’aventure d’OSP a commencé grâce à de telles rencontres : pendant la première année, nous passions l’essentiel de notre temps à organiser des hackathons et participer à des meetupsles premiers 3 points en témoignent. En moins d’une décennie, les habitudes ont changé avec la généralisation des visioconférences : il est moins naturel de faire se déplacer les gens, pour des raisons de confort et parfois de budget.

Pourtant, une fois sur place, celles et ceux qui ont pu participer n’ont pas regretté d’avoir fait le déplacement. Nous reviendrons dans le détail sur ces passionnants échanges lors des prochaines semaines sur notre blog, dont la nouvelle esthétique marque elle aussi une volonté de revenir à nos sources. J’étais très heureux de débuter par l’accueil d’un invité surprise, Ricardo Poppi, qui a contribué à ce que l’administration Lula débute son mandat par une loi de programmation budgétaire pluriannuelle co-construite à partir des idées et votes de plus d’un million et demi de Brésiliens sur une plateforme Decidim ! Excellente base pour transmettre le relai à deux praticiennes inspirantes : Louise Guillot qui pilote le premier budget participatif de la ville de Marseille et Claudia Chwalisz qui observe et conseille les assemblées citoyennes tirées au sort partout dans le monde avec DemocracyNext.

Le niveau n’a pas baissé au moment d’aborder les horizons technologiques sur lesquels nous travaillons. Si nous avons conscience des risques et biais des intelligences artificielles, nous pensons aussi qu’elles peuvent apporter une assistance précieuse dans la présentation, la conduite et la synthèse des débats publics. David Mas l’a bien illustré avec le nouveau service développé par Make.org pour se repérer dans les travaux de la récente Convention citoyenne sur la fin de vie. Donner plus de sens aux contributions citoyennes est aussi une promesse que nous souhaitons explorer avec Sylvain Le Bon de Startin’blox et Foulques Renard de Plaine Commune à travers le développement de plateformes interopérables, capables de s’échanger et d’enrichir leurs données sur un même thème ou un même territoire.

Tout cela n’aura du sens que si nous préservons un internet ouvert aux échanges et aux différences, comme le promeut Capucine-Marin Dubroca-Voisin à la tête de Wikimedia France. Nous devons dans le même temps parvenir à inverser certaines tendances et rendre nos institutions plus démocratiques comme l’encourage Pauline Véron, désormais co-présidente de Démocratie ouverte après avoir mis en place le budget participatif pionnier de la ville de Paris de 2014 à 2020. Démocratiser la politique passera enfin par l’accession à la table des décisions des populations qui en sont aujourd’hui exclues, comme le soutient Sarah Durieux au sein de la nouvelle fondation Multitudes, qui accompagne des projets essentiels qui réimaginent la politique dans toute l’Europe. L’organisation était exigeante, mais nous étions très heureux de réunir ces panels car c’est en partie grâce aux actions de toutes ces personnes que nous allons continuer d’habiter cette planète ensemble.