Dans une petite entreprise, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Tant mieux, cela nous évite de tourner en rond. J’ai l’habitude de dire à chaque séminaire semestriel, alors que nouvelles attentes et inquiétudes émergent de manière saisonnière, qu’il est normal et sain de nous reposer fréquemment les questions essentielles et de continuer à adapter nos offres de services, nos procédures opérationnelles et notre organigramme interne.
Obscurcie par la guerre en Ukraine, paralysée par les incertitudes de la séquence électorale, frappée par la montée de l’inflation, 2022 ne fut pas une année simple. Malgré un renouvellement conséquent de notre effectif et une tendance à la saturation sur notre marché primaire des collectivités territoriales françaises, nous avons réussi à maintenir une croissance de 15 % de notre chiffre d’affaires, à assurer notre équilibre et préserver notre indépendance face à la hausse sensible de nombreux coûts. Selon toute vraisemblance, 2023 sera également une année chahutée pour le secteur économique encore fragile de la participation citoyenne.
Parce que l’alignement de nos pratiques internes avec le discours que nous portons à l’extérieur est au cœur de notre ambition entrepreneuriale depuis le premier jour, parce que mon rôle au sein d’Open Source Politics a évolué ces derniers mois de directeur conseil à directeur général et parce que nous pensons que c’est dans ce contexte d’adversité que nous pouvons le mieux nous réinventer, un stimulant processus de redéfinition de l’objet social OSP a été initié. Notre métier et le soin que nous apportons à notre qualité de service ne vont pas changer, mais notre forme sociale va évoluer, notre capital va s’ouvrir à nos salariés et peut-être à nos principaux partenaires, les règles fondamentales autour des prises de décision, des rémunérations, du temps de travail et des rapports de genre au sein de l’entreprise vont être collectivement déconstruites, débattues et sans doute recomposées. Nous visons à aligner mieux encore les besoins de consolider notre pérennité économique, de gagner en productivité, d’accroître le bien-être des personnes, de limiter notre empreinte carbone et de maximiser le sens généré par nos missions.
L’engagement que nous avons confirmé en décembre auprès de nos équipes de les associer à l’ensemble de ces réflexions est aussi vertigineux que passionnant. Plus largement encore, je veux utiliser les Trois points pour documenter, tout au long de l’année 2023, ces questions qui laissent mes neurones très humbles et intranquilles. Je suis également convaincu que partager au fil de l’eau mes doutes et mes découvertes dans ces lignes me mettra sur la voie de nouvelles inspirations et de futurs contacts. Peut-être cette série à venir trouvera-t-elle également un écho dans les organisations de son lectorat ? Après tout, écouter le mois dernier ce podcast où Alizée Lozac’hmeur présente la redéfinition opérée par Makesense m’a confirmé que nous faisions le bon choix en étant radicalement ouverts et ambitieux.