L’année 2022 commence par un grand changement pour la famille Chaput : nous quittons Paris pour la Bretagne ! Alors que nous avons anticipé le déménagement de nos affaires pendant les fêtes, nous nous installerons réellement fin janvier au cœur de la forêt de Brocéliande. Après y avoir vécu notre mariage en 2018 et le naissance d’Ulysse en 2020, nous ouvrons un nouveau chapitre sur cette terre de légendes où nous aimons nous ressourcer.

L’idée a germé il y a six mois. Si la graine initiale a été plantée par une pression économique, nous avons rapidement été attirés par d’autres aspects de ce nouveau cadre de vie : la forêt à 500 mètres, la mer à une heure au nord comme au sud, les amis et la famille bretonne à proximité, l’espace et le calme, un terrain de jeu pour grandir et une maison pour accueillir. Peut-être sommes-nous simplement victimes d’un déterminisme sociologique qui touche les jeunes parents étouffés par la vie parisienne ? Le nombre d’enfants scolarisés en maternelle dans la capitale a baissé de 5 % en un an ! Les années Covid produisent leur effet.

En dehors d’une année d’échange universitaire à Pékin – dont la population est le double de celle de l’Ile-de-France – j’ai toujours habité à Paris. Je n’avais jusqu’alors jamais imaginé ni souhaité troquer cette centralité pour une autre ville française forcément moins attractive et plus ennuyeuse – alors ne parlons pas de s’épanouir dans une commune rurale de moins de 2 000 habitants. Tout juste ai-je conduit en moyenne une centaine de kilomètres par an depuis que j’ai obtenu le permis – nous voici d’un seul coup avec deux indispensables voitures. Je reste encore à peu près incapable de distinguer trois arbres dans un bois ou trois fleurs dans un jardin – le potager en permaculture est-il un passage obligé de la néo-ruralité ? Vous l’aurez compris : ce virage soudain a pris le Parisien caricatural et contradictoire par surprise. La bouture, pratiquée en plein hiver, pourrait naturellement ne pas prendre. Pourtant, c’est avec un réel enthousiasme et une pointe d’excitation que nous nous apprêtons à franchir le périphérique, parcourir 400 kms de ronds points et nous installer dans cette nouvelle vie aux côtés des korrigans.

Photo de mon premier séjour hivernal à Paimpont en 2016, une année où il ne faisait pas 15°C fin décembre.