Vous l’aurez compris – et suivi dans ces lignes au fil des mois – le rapport à l’urgence climatique est, au cours des cinq dernières années, le facteur qui m’a le plus percuté, déboussolé, obsédé par moments, durablement réorienté à n’en pas douter. La froideur des chiffres est un moyen faiblement efficace d’éveiller les consciences, mais ce sont des nombres vertigineux qui ont achevé de me convaincre qu’il n’y avait plus d’enjeu supérieur : nous n’avons aucune chance de contenir le réchauffement à 1,5°C si nous n’arrêtons pas la production de véhicules à essence immédiatement ; 65 milliards d’animaux sont tués chaque année pour nous nourrir alors que 13 500 litres d’eau sont absorbés pour produire un seul kilo de viande bovine en élevage industriel ; faire un aller-retour en avion revient à alourdir sa conscience de l’empreinte carbone annuelle soutenable d’une deuxième personne. Sans même s’inquiéter de la violence des conséquences, nous sentons autant que nous savons qu’il n’est pas possible de continuer comme cela.

Je partageai en juin une interrogation sur l’impact des efforts déployés chez Open Source Politics. Cet impact est tout à fait mesurable dans notre champ d’action, la participation citoyenne et les communs numériques, au travers de notre contribution à la démocratisation de nouvelles pratiques dans plus d’une centaine d’organisations et au rayonnement international du logiciel libre Decidim. Faire de la politique autrement était le sujet prioritaire à mes yeux en 2016. J’ai eu la chance de l’expérimenter de long en large depuis cinq ans. Ce qui me guide aujourd’hui – et cette aspiration semble résonner chez mes collègues – c’est le besoin de pousser notre mission plus loin dans le champ de la lutte contre le réchauffement climatique. En partant de connaissances techniques très modestes, mais en apportant l’expérience de l’entrepreneuriat et de la citoyenneté active qui a été engrangée chez OSP.

Que faire et par où commencer ? Investir dans le reforestation pour absorber nos émissions excédentaires ? Anticiper les migrations écologiques en développant de nouveaux refuges solidaires ? Se pencher, sans solutionnisme, vers les nouvelles technologies qui tentent de résoudre ces défis planétaires ? S’attaquer à l’urbanisme pour adapter les villes aux nouvelles conditions extrêmes ? Miser sur l’éducation avant tout ? Mettre les actions existantes en récits, et inversement ? Nous verrons quels chemins s’ouvriront à nous et qui nous rencontrerons en route. Largement indéterminé, ce nouveau chapitre animera sans doute les 3 points pour les cinq années à venir. J’espère que cette aventure nous réussira. Sinon tant pis, on fera autre chose :p