La Conférence sur l’avenir de l’Europe est la mission qui mobilise la majorité de mon temps depuis plus d’un an et demi désormais, mais l’excellente équipe d’Open Source Politics a enchaîné de nombreux autres succès tout au long de l’année 2021. Avec ses 122 484 signatures authentifiées par FranceConnect ces dernières semaines, la pétition contre les morts, violences et abus liés à la chasse a fait de la plateforme du Sénat l’instance de Decidim avec le plus d’utilisateurs dans le monde. Au sein de l’Université Paris-Est Créteil, nous avons animé la première convention citoyenne étudiante. De l’Alsace à l’Hérault, de Bordeaux à Chambéry, de Lens à Antibes, de Colombes à Malakoff, de Montlouis-sur-Loire à Verrières-le-Buisson, nous accompagnons aujourd’hui près d’une cinquantaine de collectivités territoriales françaises dans leurs consultations publiques de toutes formes.
Nos logiciels de participation, d’analyse statistique et d’annotation sémantique, tous basés sur des technologies libres, sont utilisés à Chicago et à Lausanne, pour la gouvernance de l’ONG internationale People Powered et la conduite des projets de décarbonation menés par le Climate Action Accelerator chez les géants de l’action humanitaire, pour la définition collective de la raison d’être de la MGEN, pour la synthèse de 170 000 questionnaires sur l’abstention adressés à l’Assemblée nationale, pour le développement des transports publics à Lyon ou pour l’implication de dix mille personnes dans la construction d’un programme présidentiel. Nous intervenons dans cent contextes différents qui nous stimulent et nous forcent à prendre du recul.
Nous bouclons notre cinquième exercice comptable en ayant – assez nettement – dépassé la barre symbolique du million d’euros de chiffre d’affaires. Trois fois plus qu’il y a deux ans. C’est vertigineux. Alors que nous étions seuls en France à faire de l’open source un critère non négociable il y a cinq ans, les autres acteurs de notre secteur se rallient les uns après les autres au standard que notre plaidoyer a imposé. Notre engagement porte et nos efforts payent. Nous venons de changer une nouvelle fois de locaux pour accueillir une équipe qui atteint désormais trente membres et s’enrichit de sept nationalités. Cette croissance soutenue ne se réalise toutefois pas sans épisodes de surchauffe. Au cours de cette année si contrastée dans et surtout hors de nos bureaux, nous avons toutes et tous été plus ou moins durement frappés par des phases de fatigue et de remise en question. Nous ne prenons pas ces signaux à la légère. Accroître notre confort de travail sera notre plus grand défi collectif de l’année 2022, car dépasser « le million » n’y change rien : gagner toujours plus reste moins désirable que travailler vraiment moins !