Pour la majorité des nouveaux parents de 2020, un temps de la grossesse fut vécu en confinement. Certains ont connu l’expérience douloureuse de ne pas être ensemble lors de l’accouchement de leur enfant s’il a eu lieu entre mars et mai. Pour Hélène et moi, le temps de confinement fut au contraire une inestimable chance. Ainsi avons-nous pu vivre, dans notre bulle discrète, chaque étape d’une sereine préparation.
Avant même le coronavirus, nous avions choisi qu’Hélène accoucherait à Rennes – dans la Bretagne où elle est également née. Nous cherchions tout d’abord à nous épargner la canicule parisienne, mais nous avons aussi et surtout été attirés par la filière Parent’eizh de la clinique mutualiste La Sagesse. Depuis trois ans, ce service inspiré des « maisons de naissance » accompagne les mères dans une démarche d’accouchement physiologique. Durant tous ces mois, j’ai été sensibilisé au fait terrible que l’accouchement classique en position gynécologique (la mère allongée sur le dos) servait avant tout le confort des praticiens. L’accouchement tel qu’il est vécu par la grande majorité des femmes ne correspond pas aux besoins et positions naturelles de la mère et de l’enfant. Lorsqu’il est possible, l’accouchement physiologique est certes plus éprouvant pour la mère mais il reste sécurisé par des sages-femmes extraordinairement bienveillantes. Sans péridurale, il évite les séquelles, permet un retour précoce au domicile dès le lendemain de la naissance et favorise la mise en place de l’allaitement. Amis futurs parents, testé et approuvé !
Ulysse m’a fait le beau cadeau d’entamer son voyage le 3 août – soit le jour de mon 33e anniversaire ! Il fête son premier mois aujourd’hui. Être en congé pendant ces semaines de découverte mutuelle fut une expérience formidable, qui plaide en faveur de l’allongement du congé paternité. Ses soupirs frémissants, ses pleurs chevrotants, ses hoquets et ses bâillements, ses sourires coquins, son regard qui commence à se fixer… chaque geste inédit nous remplit de béatitude et l’odyssée ne fait que commencer.