Dans la série d’articles de cette année sur Open Source Politics et ses transformations, je n’ai pas directement parlé de ses salarié•es. Puisqu’il est de saison de penser à celles et ceux qui nous ont quitté, je veux rendre hommage aux ancien•nes qui ont contribué au succès de l’entreprise puis sont parti•es, mais aussi en miroir à celles et ceux qui restent et s’accrochent pour que notre rebond qui se dessine soit encore plus fort.
J’ai retenu de ma vie précédente à la mairie d’Aubervilliers que personne n’est éternel ni indispensable dans une équipe. Ainsi, les départs font partie de la vie de toute entreprise, les compétences finissent par être remplacées et de nouveaux succès et souvenirs se construiront. Derrière ce constat rassurant, il reste des épreuves humaines. En effet, nous avons le plus souvent eu la chance de d’accueillir d’excellentes recrues que nous aurions voulu conserver plus longtemps. Les premiers départs, lorsque nous étions à peine plus nombreux que le quatuor initial, furent pour moi de vrais crève-cœurs. Je me suis progressivement endurci, à mesure que nous rencontrions de multiples configurations : les contrats qui se terminent sur un désaccord ou les ruptures conventionnelles plus harmonieuses, les démissions sèches et les retours impossibles, les déménagements et les reconversions, puis, cette année, les départs anticipés en cascade. Nous finissons toujours par nous adapter, mais il y a des leçons à tirer de ce rythme de renouvellement important.
Le 31 octobre, c’est Pauline, notre directrice des opérations, qui a fait ses valises en direction d’une nouvelle vie à Barcelone. Avant elle, ils et elles sont plus de quarante, représentant plus de dix nationalités, à avoir passé quelques mois ou quelques années à nos côtés. Ce qui compte au fond c’est ce qu’ils et elles retiennent de leur expérience, qui fut souvent transformatrice tant OSP peut s’apparenter à une nouvelle école pour ces jeunes diplômé•es sans expériences préalables.
Comme tout dirigeant impliqué dans la gestion des ressources humaines de sa structure, j’essaye de m’adapter à des tempéraments qui ne sont pas les miens, à des attentes générationnelles déjà éloignées alors que nous n’avons en moyenne qu’une dizaine d’années d’écart, à des demandes contradictoires entre membres de l’effectif – sur le télétravail par exemple. Le management est un domaine dont on sous-estime la difficulté et nous sommes encore loin d’être parfaits. Chaque départ m’a fait réfléchir ; il était donc important de remercier aussi les alumni d’OSP qui m’ont beaucoup appris.