Le fond de l’air est menaçant, et nous ne parlons pas ici des averses qui ont failli nous décourager de visiter le camp militaire de Saint-Cyr Coëtquidan lors des Journées du patrimoine. Voilà une activité surprenante pour nos âmes pacifistes, mais le camp de formation des officiers est voisin de la forêt de Paimpont et il était exceptionnellement ouvert au public pour son 80e anniversaire. Si nous avons apprécié de voir que la formation accueille des élèves africains, américains, européens ou même sud-coréens dans le cadre d’échanges internationaux entre forces armées alliées, nous ne pouvions nous empêcher de penser, en assistant aux démonstrations de combat au corps à corps ou de parcours d’obstacles, que ces soldats ne s’entraînent plus seulement pour le principe un peu abstrait de maintenir une armée professionnelle en bonne condition physique… 

Pour adoucir la rentrée, nous avons multiplié les petites excursions autour de chez nous. À l’occasion de l’une d’elles, nous avons découvert avec les garçons le pump track, ce parcours goudronné jalonné de bosses et creux qui permet de faire des tours en draisienne, trottinette ou vélo sans impulsion ou pédalage. Gros succès. Le parcours, installé à Illifaut, petite commune rurale des Côtes d’Armor que connaît bien la famille d’Hélène, a bénéficié de conséquents financements publics nationaux et européens, comme nous l’avons appris en étudiant les jeux pour enfants qui pourraient être mis en place dans notre commune. La dynamisation de ces territoires en dépend. 

Autre temps fort : les portes ouvertes de la ferme familiale Ker Brégère à Maxent, en Ille-et-Vilaine, où nous nous fournissons désormais en glaces artisanales locales. Au-delà de la dégustation des délicieux parfums spéculoos ou vanille m&m’s, l’attraction était un spectacle vivant dans le fond d’une grange entre les rouleaux de foin. Toutes les générations étaient représentées pour assister au passage en revue et en musique par un duo comique des changements survenus de 1968 à nos jours. Cette improbable scène de théâtre était proposée par la compagnie de La Chaise Rouge. Cette association du Maine-et-Loire réalise des dizaines d’interventions par an dans les fermes, au plus près de publics ruraux qui n’ont pas accès aux salles des grandes métropoles. Nous avons trouvé l’initiative formidable. Pourtant, elle est l’une des victimes de la suppression massive des subventions au monde culturel en cours dans la région Pays de la Loire. 

Dans cette période de forte contrainte budgétaire à tous les étages, il faut faire des choix de dépenses publiques, pour nous défendre comme pour nous détendre, et donc aussi des choix de recettes.