Les raisons de s’engager pour rendre le monde meilleur ne manquent pas, mais jusqu’où faut-il aller et à partir de quand ranger les gants ? L’activisme politique est au cœur d’Une bataille après l’autre, le nouveau film de Paul Thomas Anderson. Il suit Leonardo DiCaprio dans le rôle de Pat Calhoun qui, aux côtés de sa compagne Perfidia Beverly Hills (Teyana Taylor), libère des réfugiés et braque des banques en Californie. Lorsqu’ils donnent naissance à une petite fille, Pat veut arrêter les opérations révolutionnaires, mais Perfidia refuse de baisser les armes et commet l’action violente de trop. Je n’en dis par plus pour ne pas divulgâcher les rôles des autres personnages.

Mené tambour battant, le film est surtout porté par les performances géniales de ses acteurs, particulièrement Sean Penn dans le costume d’un gradé suprémaciste bourré de mimiques et Benicio del Toto dans le kimono d’un maître d’arts martiaux protégeant avec calme un réseau d’immigrés clandestins, alors que DiCaprio enrichit encore une carrière qui s’étend désormais sur quatre décennies et compte de nombreux chefs d’œuvre dans des registres variés.

En toile de fond, Paul Thomas Anderson filme une Amérique profondément divisée et prisonnière de la violence politique. Quelques semaines après la mort du jeune influenceur trumpiste Charlie Kirk, érigé en martyr par le camp MAGA depuis son assassinat par balle le 10 septembre dans une université de l’Utah, le film résonne fortement avec notre réalité.