En cet été 2025, l’actualité nationale et internationale n’a pas connu de trêve estivale. Le dilemme de ces 3 points est de choisir entre évoquer le drame révoltant de Gaza et ce qui se trame contre l’Europe entre Trump et Poutine, l’Inde et la Chine, ou bien d’analyser les blocages persistants de notre Ve République et sa stabilité budgétaire introuvable, ou encore de s’appliquer la tentante politique de l’autruche. Au risque de succomber au relativisme de l’époque… qui n’a rien à voir avec la relativité générale !
Expliquer Einstein est justement l’une des passions d’Étienne Klein, célèbre animateur de La Conversation scientifique. Discuter de vive-voix avec Einstein aurait été son rêve, et puisque les songes peuvent s’affranchir de la réalité, c’est justement ce qu’il fait sous les traits de Christian Durieux dans L’éternité béante. Ce titre est un bel anagramme d’Albert et Étienne – autre célèbre occupation du vulgarisateur. Il propose une folle rencontre dessinée avec la pensée d’Einstein.
Derrière cet ouvrage sorti l’an dernier mais lu cet été, se cache également Laurent-Frédéric Bollée, auteur de La bombe (2020), une excellente BD qui racontait la création de la bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale. Au passage, rattrapant une erreur de l’Histoire, le Einstein des rêves de Klein se désolidarise de cette terrible invention auquel on le rattache injustement en raison de l’alerte qu’il avait lancée à son sujet.
Le cours du temps ne s’est pas arrêté avec les bombardements de 1945, ni après la disparition du génie en 1955, et la revue des progrès des soixante-dix années suivantes est le programme que Klein propose au physicien. Einstein est mort avant que l’homme aille dans l’espace et mette le pied sur la Lune. Que penserait-il des avancées de la physique quantique, des Rolling Stones dont le logo est une reprise de sa célèbre langue tirée, de la prise de conscience de l’urgence écologique ou de l’émergence de l’intelligence artificielle ? Ne l’aurait-il pas déjà dit, en octobre 1933, dans sa célèbre conférence devant le Royal Albert Hall de Londres, juste avant de quitter pour toujours une Europe en marche vers la guerre ?
