Le « Summer Camp » annuel fait toujours un bien fou à l’équipe d’Open Source Politics. Celui qui vient de se dérouler entre Dinard et Saint-Malo n’a pas fait exception. Nous en avions besoin pour clore un semestre de profonds changements internes. Après six années de croissance rapide et ininterrompue, qui nous auront vu multiplier notre effectif par sept, dépasser le million d’euros de chiffre d’affaires annuel et déployer des plateformes participatives sur trois continents sans avoir fait appel à des financements externes jusqu’à ce jour, nous apprécions le franchissement d’un stade supplémentaire de maturité.
Au milieu de plusieurs départs liés à des fins de mission, stage et alternance ou à des envies d’ailleurs dans le contexte de « grande démission » post-pandémie, celui de Virgile Deville, un des quatre fondateurs d’OSP, est naturellement le plus marquant. Ensemble, nous avons goûté la liberté d’écrire notre grande aventure, depuis le hackathon de Nanterre jusqu’au budget participatif de New York, en passant par les conférences à Barcelone et Taïwan ou la gestion de plus de 150 missions à toutes les échelles institutionnelles possibles. Virgile aura été notre infatigable innovateur, le moteur toujours insatisfait de notre activité. Celui qui aura déniché la majorité de nos outils techniques, repoussé sans cesse notre zone de confort, assuré le lien avec les communautés internationales qui font vivre nos logiciels libres. C’est l’alliage résilient de nos deux caractères complémentaires, couplé aux fines compétences d’Alain et d’Olivier, puis relayé par plus de soixante coéquipiers anciens ou actuels, qui aura fait notre succès. L’annonce en fin d’année dernière de l’ouverture du code source de notre principal concurrent, qui jusque là défendait bec et ongles son logiciel propriétaire, témoigne de l’influence du plaidoyer sur les communs numériques que nous avons porté avec Virgile et quelques camarades depuis notre rencontre en 2015. N’ayant jamais économisé ses forces pour la réussite d’OSP, entreprise dont il reste associé, Virgile a mérité d’ouvrir son nouveau chapitre personnel. Il le débutera en perfectionnant sa formation dans les métiers du « Produit », avant de retrouver l’excitation d’explorer de nouvelles promesses technologiques.
Aux départs importants répondent des recrutements d’un niveau auquel nous ne pouvions pas prétendre par le passé : notre nouvelle responsable responsable administrative et financière vient de chez Simplon pour décharger les deux co-gérants, notre nouvelle responsable de la communication arrive de Wikimédia France pour nous faire rayonner, notre nouveau responsable produit a étudié en Catalogne avant d’animer la démarche « open gov » en Lituanie, nous avons récemment recruté deux de nos jeunes et brillants consultants qui incarnent notre nature européenne de part leurs nationalités espagnole et italienne… Ce n’est qu’un début. J’ai pour ma part endossé au cours du dernier trimestre un nouveau rôle de directeur général de l’entreprise, moins exposé sur les missions externes avec nos clients pour acquérir une responsabilité d’animation plus transversale en interne.
Notre feuille de route est très enthousiasmante. Nos clients rencontrent de plus en plus de succès avec leurs démarches, qu’ils diversifient : la Cour des comptes a ouvert pour la première fois son programme de travail à la consultation citoyenne, la ville de Lyon a recueilli plus de 1 400 propositions pour son premier budget participatif, le département de Loire-Atlantique a lancé un nouveau droit d’interpellation citoyenne inédit à cet échelon… Nous réalisons enfin notre souhait de faire converger l’investissement de plusieurs acteurs publics dans des améliorations du logiciel Decidim, désormais réutilisé partout dans le monde. En mai, nous avons organisé avec succès un webinaire passionnant sur le lien entre démocratie participative et transition écologique – première étape avant le lancement de nouvelles démarches citoyennes concourant à la réponse démocratique à l’urgence climatique. Nous avons progressivement élargi la gouvernance de notre entreprise à nos huit collaborateurs les plus expérimentés, et concrétisons notre ambition d’ouvrir le capital à nos salariés. Nos équipes ont été réorganisées pour gagner en efficacité collective et s’adapter à chacune des aspirations personnelles. Nous sommes parés à être portés par le vent qui souffle dans nos voiles.