Un an après l’événement inaugural, la Conférence sur l’avenir de l’Europe s’est terminée le lundi 9 mai dernier à Strasbourg. Pour Open Source Politics, c’est l’achèvement de notre mission la plus intense et ambitieuse, après plus de deux ans de travail quotidien au contact de plusieurs dizaines d’interlocuteurs de toute l’Europe pour concevoir, éditer et modérer la première plateforme participative multilingue déployée par les institutions européennes.

Le plus important est ailleurs : après les conclusions contestables du Grand débat national et de la Convention Citoyenne pour le Climat en France, nous savons que le caractère inédit et l’enthousiasme des participants pendant une expérimentation démocratique ne suffisent pas à transformer la démarche en succès. C’est le sort réservé aux recommandations par les décideurs politiques qui compte en dernier ressort. Restons prudents, mais les premiers signaux sont très positifs : Roberta Metsola, nouvelle présidente du Parlement européen, a annoncé son souhait de réunir une convention pour réviser les traités sur la base des 49 propositions issues de la Conférence. Emmanuel Macron, au titre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, a approuvé cette idée. Pour sa part, Ursula van der Leyen a indiqué vouloir donner les moyens à la Commission européenne d’associer durablement les citoyens aux politiques publiques communautaires. Les prochains jalons de suivi sont programmés dès la mi-juin et le mois de septembre.

Pour rappel, les contributions de plus de 50 000 participants en ligne et les milliers d’événements référencés sur la plateforme ont nourri les sessions délibératives de quatre Panels thématiques, composés chacun de 200 citoyens européens tirés au sort. Après plus de 1 000 heures d’échanges étalés sur douze week-ends, 178 recommandations ont été produites et soumises à la Plénière. Cette assemblée hybride réunissant 108 panélistes, des représentants de la société civile et des membres des institutions de toute l’Europe a « enrichi, sans diluer, les recommandations issues des Panels » comme le raconte l’équipe de Missions Publiques, qui co-animait les travaux. Chaque étape, chaque réunion, chaque rapport est restitué dans les vingt-quatre langues officielle de l’Union sur la plateforme.

Les 49 propositions finales, réparties en 9 thèmes et agrémentées de centaines de mesures, fixent de grandes orientations. Elles sont moins précises que celles de la Convention Citoyenne pour le Climat – dont le mandat était de produire des propositions applicables « sans filtre » – mais fixent un horizon clair, cohérent et partagé pour l’avenir d’une Europe plus intégrée et harmonisée, plus juste et solidaire, plus démocratique et plus rapide sur la transition écologique, plus unie et résiliente dans le contexte international. Les déclinaisons restent à poursuivre ou à construire, mais le sens du projet européen sort renouvelé et renforcé de cette Conférence.