Les Conférences de parties, ces fameuses « COP », se réunissent depuis 25 ans sous l’égide de l’ONU. Au cours de la même période, nos émissions de gaz à effet de serre ont grimpé de 60 %. Il semble légitime de douter de l’efficacité de ces négociations, et pourtant ces événements permettent de concentrer l’attention et la pression sur les plus gros pollueurs et les États qui les soutiennent. Nous ne perdons pas de vue qui sont les principaux responsables – plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre émanent de 100 entreprises extractrices d’énergies fossiles – ni leur implication dans le retard des prises de conscience – Total et Elf ont participé dès les années 1970 à la « fabrique de l’ignorance » sur la réalité du réchauffement – ni leurs sources de financement qui impliquent particulièrement nos banques. L’interdépendance des deux priorités politiques fondamentales de notre temps – récupérer l’argent volatilisé dans les paradis fiscaux et l’investir dans la lutte contre l’urgence climatique – paraît aussi simple à comprendre que la montagne d’intérêts privés qui font tout pour empêcher leur réalisation est haute.

Il faut par conséquent trouver une autre approche, qui mette en cohérence les ordres de grandeur mondiaux avec nos expériences concrètes en matière d’habitat et de déplacements, de production et de consommation, d’alimentation et d’éducation. La bonne nouvelle, c’est que ces champs sont largement documentés par des milliers d’experts et de rapports. La mauvaise, c’est que cette matière est encore trop peu débattue à l’échelle commune des citoyens. Pour conserver un environnement vivable, nous allons devoir réduire de près de 10 % par an l’empreinte carbone de nos activités. Cela veut dire arrêter des filières industrielles qui font vivre des centaines de milliers de salariés, se priver de la consommation de certains produits importés, diviser par deux ou trois les kilomètres parcourus par les automobilistes, financer l’isolation de millions d’habitations. Les trajectoires commencent à être dessinées avec exactitude, et sont de plus en plus précisément déclinées par territoire, mais qui décide de leur mise en œuvre ? Ce sont ces scénarios qu’il faut présenter, amender, appliquer.

Nous avons entamé ce mois-ci chez Open Source Politics une réflexion sur l’ouverture des politiques climatiques au niveau local, celui sur lequel nous pouvons tous agir. Elle pourrait aboutir l’année prochaine sur de nouvelles méthodes et de nouveaux services. La première étape, que nous défrichons à peine, impose d’améliorer notre niveau d’information sur l’existant. Les ressources sont innombrables, depuis les inévitables analyses du GIEC et de l’ADEME jusqu’aux visualisations qui interpellent comme celles de « Climat en schéma« . Ce billet est donc un appel à ressources : quelles études, médias, personnalités, documentaires, fictions suivez-vous ou recommandez-vous pour poursuivre cette inspiration ? Je ne recherche pas spécialement des graphiques qui illustrent l’urgence ni des images qui montrent à quel point nous aurons mérité notre sort en tant qu’espèce, mais des contenus originaux, si possible joyeux, profonds et colorés comme cette vidéo !