“J’ai honte” nous dit Johan Hufnagel dans son éditorial du 30 novembre. Ces trois paragraphes m’ont touché et m’ont permis de ne pas oublier, de me documenter. Nous ressentons tous ce terrible sentiment d’impuissance que décrit le directeur des éditions de Libération. Cinq ans et demi que le conflit dure en Syrie. Les nombreux articles et témoignages semblent n’avoir eu aucun impact positif, ni sur place ni dans l’équilibre géo-politique.
“J’ai honte que des politiques français en position d’être élus en mai 2017 soutiennent encore que les Russes et Al-Assad sont LA solution pour détruire les jihadistes de l’Etat islamique. Que la communauté internationale parle avec la Russie, c’est évidemment une nécessité pour esquisser une lointaine sortie de la guerre civile. Mais la vérité, c’est que les bombes se concentrent sur tout ce qui pourrait représenter une alternative modérée au régime. Et sur les civils. Je ne supporte plus ces politiques qui s’accommodent de ces assassinats de masse, des crimes de guerre, des meurtres d’enfants, des bombes sur des hôpitaux.”
A méditer au moment de faire nos choix dans les prochains mois.
Alep, ville qui était habitée depuis le VIe millénaire avant Jésus-Christ, n’est plus qu’un champ de ruines. Elle comptait 1,7 million d’habitants avant le conflit et les photos avant/après rendent compte du désastre culturel et humain.
Je vis à quelques centaines de mètres de l’avenue de Flandres et du quai de Jemmapes, où des centaines de tentes ont accueilli des vagues de réfugiés ayant survécu aux massacres et aux traversées depuis la Syrie ou l’Afrique. J’ai forcément honte à mon tour. De ne pas avoir fait plus qu’un micro-don lors du financement participatif de l’école Thot, créée cette année pour enseigner le français aux réfugiés et demandeurs d’asile. Si vous êtes comme moi à la recherche de solutions, nous accueillerons notamment l’association Singa lors d’une soirée dédiée à l’engagement que je co-organise avec des amis le mardi 13 décembre à partir de 18h30 au Deux Point Zéro Bar (7 rue Blondel).
Nous avons besoin de développer nos solidarités et d’augmenter la résilience de notre société dans la gestion des migrations, car à l’accueil des réfugiés en provenance des zones de guerre et de misère s’ajoutera de manière prévisible celui des populations fuyant les conséquences du réchauffement climatique.